Le mammifère continental le plus rapide doit aujourd’hui faire la course contre le temps puisque il se dirige vers son extinction.
Le guépard (Acinonyx jubatus) fait partie de la famille des félidés, et son plus proche parent est le puma. Il n’est pas capable de rétracter ses griffes comme les autres félins, ce qui lui a valu son nom scientifique. Grâce à elles, il peut maintenir une forte adhérence au sol à grande vitesse, et ainsi manœuvrer plus facilement. Son nom originel provient de l’expression latine gattus pardus, qui signifie chat et léopard.
Le corps mince du guépard semble fragile, mais il est en vérité très musclé et sec. Un adulte pèse environ entre 21 et 72 kilogrammes pour une longueur de 110 à 150 centimètres. Sa queue, longue de 60 à 84 centimètres, l’aide à maintenir son équilibre lors de ses courses. Sa tête et ses rondes oreilles sont petites. De chaque côté de son nez courent deux rayures noires allant de ses yeux vers les coins de sa gueule. Mis à part son ventre blanc, tout son corps est couvert par une fourrure couleur savane mouchetée de taches noires.
Le guépard devient mature à l’âge d’environ 2 ans. La période d’accouplement se déroule toute l’année, et la femelle met bas entre 1 et 5 petits après une gestation de 3 mois. Le poids des petits est de 150 à 300 grammes au moment de leur naissance. Sur leur cou, de longs poils duveteux amplifient leur aspect de mignonne petite boule de poils, mais ils les perdront plus tard en grandissant. Les jeunes quittent leur mère à l’âge de 13 à 20 mois. Les femelles adultes vivent toute seule et évitent les autres, tandis que les mâles se réunissent souvent en groupe de quelques individus, surtout si ils sont frères, afin de chasser ensemble.
Le guépard se nourrit principalement de petits animaux à sabots comme la gazelle de Thomson et l’impala, mais il attrape également le lièvre. D’abord il s’approche furtivement de sa proie, puis bondit sur elle et commence une intense course-poursuite. Sa vitesse de pointe n’est pas clairement prouvée, certaines recherches montrent qu’il peut atteindre les 110 à 120 km/h, tandis que d’autres affirment qu’il ne dépasse pas les 93 km/h. Quoiqu’il en soit, il n’est capable de tenir ce rythme que sur de quelques centaines mètres seulement. S’il ne parvient pas à attraper sa proie sur cette distance, il cesse la traque pour éviter à son corps de trop fortes contraintes. Une fois à hauteur de sa victime, il lui assène un croc-en-jambe pour la faire chuter, puis la mord à la gorge jusqu’à ce qu’elle meurt d’asphyxie. Le plus souvent, il chasse soit tôt matin ou à la tombée du jour quand il ne fait pas trop chaud.
Dans l’Antiquité, les égyptiens l’avaient comme animal de compagnie, et le formaient à la chasse. Les chiens étaient lancés pour attirer la proie jusqu’à eux, et quand elle était assez proche, les guépards étaient lâchés pour attraper le butin. Plus tard, les perses ont continué cette tradition, et les princes indiens l’ont également maintenue même au 20ème siècle. Certains Rois, tel que Gengis Khan et Charlemagne, aimaient être entourés de ces impressionnants carnassiers dans leurs palais.
Aujourd’hui on peut voir les guépards sauvages dans les broussailles dégagées et les régions sèches de l’Afrique, mais ne se trouve que sporadiquement en Iran. Autrefois, son habitat s’étendait également sur l’Inde du Nord. Selon la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, la sous-espèce africaine est vulnérable et l’asiatique est en danger d’extinction. Parmi tous les félins, c’est le guépard qui se reproduit le plus difficilement en captivité à cause de problèmes graves d‘endogamie qui existent au sein de l’espèce. Les lions et les hyènes mettent les jeunes en danger aussi.
En 1992, l’Association européenne des zoos et aquariums a lancé un programme pour sauvegarder cette espèce et créer une plus forte variabilité génétique. Plusieurs zoos essaient de présenter cet animal en reportant l’attention vers sa position critique, mais peu de parcs réussissent à fournir un espace suffisamment grand pour les besoins des guépards. Il vit en moyenne 12 ans dans la nature, mais il peut atteindre 20 ans en captivité.
En faisant du bénévolat dans un centre de sauvegarde des guépards, j’ai eu la possibilité de mieux connaître ces animaux gracieux. J’ai passé 2 semaines dans le centre Dell Cheetah en Afrique du Sud près de la ville de Parys où j’ai pu participer aux soins et à l’alimentation des guépards, ainsi qu’à la surveillance des jeunes. J’y ai pris la plupart de mes photos. Mon article relatant de mes expériences et mon interview avec le responsable du centre de conservation a été publié sur le site hongrois de National Geographic. Ces expériences ont été des moments forts de ma vie, et j’ai appris beaucoup de choses concernant ces félins. Les instants les plus mémorables étaient sans doute ceux quand je jouais avec les 2 petits guépards âgés de 4 mois et lorsque les grands ont répondu à mon approche par des ronronnements, comme les chats domestiques, me montrant qu’ils m’avaient adoptée.
Lors d’un safari de nuit dans le Parc national sud-africain Kruger, j’ai eu beaucoup de chance qu’un guépard sauvage apparaisse à proximité de moi, j’ai ainsi pu le photographier avant qu’il disparaisse dans l’obscurité.