Dans le bec courbé du flamant se trouvent des lamelles similaires aux fanons des baleines.
Le flamant rose (Phoenicopterus roseus) est originaire des zones humides d’Europe du Sud, d’Asie du Sud et de la plupart des régions d’Afrique. Il préfère les littoraux, les deltas des fleuves et les étangs salés. Durant longtemps il était considéré appartenant à la même espèce que le flamant des Caraïbes, dont la couleur rouge écarlate est plus vive, tandis que cet échassier à longues pattes fines a des plumes blanches et rose clair. La partie haute de ses ailes est plus foncée, alors que la partie basse est noire. Même les pattes des adultes sont roses. Leur couleur vient des pigments caroténoïdes présents dans les algues et les crustacés qu’ils consomment.
J’ai pris mes photos dans le plus fascinant espace naturel du sud de la France, la Camargue, où le flamant y est protégé depuis 1981. Le delta du Rhône est vraiment un endroit idéal pour observer ces oiseaux couleur rose pâle, où j’ai eu la chance de pouvoir les admirer de près pendant de longues heures. Leur cri me rappelait celui des oies. Ils mesurent de 125 à 145 centimètres de longueur pour une envergure de 140 à 165 centimètres. Leur poids est compris entre 2 et 3 kilogrammes, mais la femelle est en moyenne plus petite que son partenaire. Ils volent en gardant leur cou étiré, et leur vitesse dans l’air peut atteindre les 60 kilomètres par heure, qu’ils sont capables de maintenir pendant plusieurs heures.
L’attribut le plus typique du flamant est son bec courbé se terminant par une pointe noire, dans lequel se trouvent de fines lamelles. Ses petites lames servent de la même manière que les fanons de certains cétacés. Cet oiseau filtre l’eau boueuse via celles-ci, pour qu’il puisse se nourrir des petits poissons, des arthropodes, des vers et des larves qui restent piégés parmi les lamelles. Il passe la plupart de son temps à chercher sa nourriture, il fouille sous l’eau nuit et jour. Son aliment préféré est l’artémie, mais il consomme aussi des plantes aquatiques. Il mange des algues, des graines et du riz également, ce dernier est aussi cultivé dans la région de la Camargue.
Le flamant devient mature à l’âge de 3 à 4 ans, mais en général il ne se reproduit pas avant l’âge de 10 ans. Il nidifie en vastes colonies, jusqu’à 200 milles couples peuvent se réunir ainsi. Cet oiseau est monogame pendant la saison de reproduction, mais change de partenaire d’une année à l’autre. Il n’y a pas que le mâle qui pratique la parade nuptiale mais également la femelle. Ils marchent ensemble à ces moments-là, tournent la tête et feignent le toilettage.
La femelle pond d’ordinaire un seul œuf sur un îlot dans son nid construit de boue, de vase et de cailloux, et les deux parents couvent durant les 28 à 31 jours avant l’éclosion. Le poussin reste dans le nid pendant les premiers jours de sa vie, ensuite il se joint aux autres petits qui se groupent pour former des crèches. Leurs parents les nourrissent régulièrement. Le plumage des jeunes est d’abord blanc, puis gris, et acquerra la couleur rose caractéristique des adultes au bout de 2 à 4 ans, lorsque suffisamment de pigments se seront amassés dans leurs corps.
Le flamant rose a plusieurs ennemis. Dans la région méditerranéenne, le goéland pontique chasse ses œufs et ses poussins. En Afrique, l’aigle ravisseur, le vautour oricou, le vautour à tête blanche et le percnoptère se nourrissent de ses petits. Le marabout d’Afrique attaque même les adultes, mais ils sont également menacés par les mammifères. Ce bel échassier peut facilement devenir la proie d’un renard, d’un chacal et d’un sanglier aussi. S’il parvient à éviter les dangers, il peut vivre 30 ans dans la nature.