Ce manchot passe la plupart de son adolescence à voyager, et retourne à son lieu de naissance seulement quand il cherche un partenaire pour la reproduction.
Le manchot du Cap (Spheniscus demersus) est la seule espèce de pingouin qui vit en Afrique. Ses plus proches parents sont les manchots de Humboldt, les manchots de Magellan et les manchots des Galápagos, tous sont petits parmi les pingouins, et incapables de voler.
Il nidifie le long du littoral de la Namibie et de l’Afrique du Sud, ainsi que sur les îles qui les entourent. Ses individus se groupent en 27 colonies. L’une des plus importantes est celle de Boulders Beach qui se trouve à Simon’s Town, au Cap, et c’est là que j’ai photographié ces oiseaux se dandinant drôlement.
Les 2 sexes sont assez similaires, bien qu’il y ait de petites différences entre eux. Le mâle est un peu plus grand et son bec est plus fort. Le corps de cet oiseau mesure de 40 à 60 centimètres de longueur, et pèse de 2 à 4 kilogrammes. Son ventre blanc est moucheté de pois noir, tandis que son dos et ses 2 côtes sont décorés par des bandes noires remontant jusqu’à sa tête. Son bec et ses pattes sont noirs. Une partie de peau nue et rose se voit au dessus de ses yeux, elle joue un rôle important afin de maintenir l’équilibre de la température du corps de l’oiseau. Quand il fait trop chaud, plus de sang y circule pour refroidir rapidement le corps du pingouin par échange thermique avec l’air. C’est à ce moment-là, que sa peau devient plus foncée grâce à la congestion.
Ce manchot se nourrit de différents poissons. Il chasse principalement en haute mer, où il attrape facilement des sardines, des anchois, des harengs et des maquereaux. C’est un excellent plongeur, il descend même jusqu’à 35 mètres de profondeur pour attraper sa nourriture. Il est très endurant, il peut souvent nager 70 kilomètres en quête d’une délicieuse bouchée, mais parfois il peut poursuivre sa proie sur 200 kilomètres. Il n’est pas paresseux, et n’hésite pas à faire une aussi grande route s’il doit nourrir ses petits. Sa vitesse peut atteindre 24 km/h.
Il mange en moyenne 300 grammes de poisson, mais avant la mue, qui dure environ 3 semaines en novembre, et pendant la période où il élève ses poussins, il peut en consommer plus d’un kilogramme. C’est une énorme quantité en comparaison de son petit poids, mais il a besoin de réserves pour passer ce lapse de temps durant lequel il se déplume et ne peut plus chasser. Lors du jeûne qui suit, il perd la moitié de son poids.
Il est monogame, et la plupart des couples reste ensemble jusqu’à la fin de leur vie. Ils se séparent seulement s’ils n’arrivent pas à engendrer de descendants. Bien qu’ils soient capables de se reproduire tout au long de l’année, en général, l’accouplement ne se déroule qu’entre novembre et mai. Il creuse une cavité sous la végétation du littorale ou sous les pierres, où la femelle pont 1 ou 2 œufs. Le couple couve à tour de rôle de 38 à 42 jours, puis élèvent leurs poussins ensemble, et les nourrissent de poissons à moitié digérés et régurgités.
Les jeunes sont différents de leurs parents. Ils ne portent pas le costume noir et blanc typique des adultes, mais leur corps est couvert par un plumage duveteux brun foncé, qu’ils déplument seulement à l’âge d’adolescent. Ils deviennent indépendants le plus tôt à l’âge de 2 mois, et c’est à ce moment-là qu’ils partent en mer, et y restent pendant très longtemps. Souvent ils ne sortent de l’eau que lors de la mue. Puis, à l’âge de 4 ans, après être devenus matures, ils rentrent chez eux et se reproduisent sur la plage où ils sont nés.
Le statut de conservation du manchot du Cap est en danger aujourd’hui. Son plus grand ennemi est l’Homme, qui ramasse ses œufs considérés comme savoureux, mais la pollution du pétrole détruit son habitat, et la pèche industrielle de ses proies menace également son existence. Il vit en moyenne 10 ans dans la nature, mais peut atteindre l’âge de 20 ans en captivité.