Le plus proche parent de ce petit mammifère, qui ressemble au cochon d’Inde, est l’éléphant d’Afrique.
Le daman du Cap (Procavia capensis) fait partie du groupe des Paenungulata, comme les Proboscidiens. Néanmoins, il est étonnant de constater qu’il a un lien de parenté avec le plus grand mammifère continental.
Bien que l’on puisse conclure, de par son nom, qu’il n’habite que dans la province du Cap, en vérité il se trouve presque partout en Afrique, à l’exception des régions du Sahara, du bassin du Congo et de Madagascar. De plus, il a également conquis une partie du Moyen-Orient.
J’ai pu photographier cette petite boule de poils lors de mes voyages en Afrique du Sud. Bien qu’ils soient en général actifs pendant la journée, j’ai observé ces animaux prenant tranquillement un bain de soleil au cap de Bonne-Espérance, et sur les rochers escarpés de la Table Mountain surplombant la ville du Cap. Ils semblaient habitués à la présence des hommes, et le regard curieux des touristes n’a pas dérangé leur calme. L’un d’eux regardait vers le large, comme si l’océan infini l’avait ensorcelé.
Le daman a un long corps en forme cylindrique, qui est couvert par une dense fourrure entre le brun et le gris clair. Ses oreilles sont courtes, et sur son dot se trouve une glande qui produit des phéromones. Il mesure à peu près 50 centimètres de longueur, et entre 15 et 25 centimètres de hauteur. Il pèse de 2 à 5 kilogrammes environ. Il n’y pas beaucoup de différences entre les 2 sexes, la taille du mâle est un peu plus grande que celle de la femelle.
Il marche sur les soles plantaires de ses pattes avant comme l’éléphant, et sur les doigts de ses pattes arrière. Chacune de ses pattes est recouverte de coussinets qui sont maintenus humides par des sécrétions, lui permettant ainsi une meilleure adhérence sur les rochers et les arbres. Il a de longues dents acérées qu’il utilise aussi comme défenses.
Le daman est omnivore, il se nourrit en général de feuilles et d’herbes, mais parfois il peut manger des larves et des insectes aussi. Occasionnellement, il entre dans les jardins, et ronge les feuilles des agrumes. Il absorbe le suc des plantes, par conséquent, il peut tenir plusieurs jours sans boire de l’eau. Et bien qu’il se déshydrate vite en plein soleil, il est capable de régler la température de son corps pendant la journée.
Le daman du Cap vit en groupe de 10 à 80 individus, et une importante relation évolue parmi eux. Plus ce lien est fort, plus le groupe a de chances de survivre. De plus, ils utilisent le principe que « l’ami de mon ami est aussi mon ami », ainsi ils évitent les conflits et sont paisibles la plupart du temps.
Ils creusent des cavités entre les roches où ils peuvent se cacher facilement. Pendant la journée, ils désignent à tour de rôle ceux qui vont monter la garde pendant que les autres se restaurent, assurant ainsi l’alimentation du groupe en toute sécurité. Les gardes observent la zone, à la recherche d’éventuels prédateurs. Le daman est chassé par le léopard, le caracal, le chien sauvage d’Afrique, la vipère heurtante et le cobra égyptien, mais son plus grand ennemi est l’aigle de Verreaux qui attaque depuis l’air. En cas de danger, les sentinelles émettent un cri d’alarme, et les autres s’enfuient dans les terriers. Les scientifiques ont réussi à identifier plus de 20 différentes alarmes qui contiennent beaucoup d’informations. Ils peuvent en conclure l’âge, la taille, la position sociale et le niveau des hormones de l’animal.
L’accouplement se déroule entre février et mars. La femelle met au monde 2 ou 3 jeunes, après une période de gestation de 6 à 7 mois. Les petits sont déjà assez développés au moment de leur naissance, leurs yeux sont ouverts et tout leur corps est couvert de poil. Ils mangent de la nourriture solide à partir de l’âge de 2 semaines, mais leur mère les allaite encore 8 semaines de plus. Ils deviennent matures à l’âge de 16 mois, c’est à ce moment qu’ils quittent leur famille, mais ils atteignent leur taille adulte seulement à l’âge de 3 ans. Ils vivent en moyenne 12 ans.