Ce petit singe vit au sein un système social complexe, et il a de nombreuses caractéristiques similaires aux humains.
J’ai vu le vervet (Chlorocebus pygerythrus) pour la première fois dans le Parc national Kruger en Afrique du Sud. Il était accroupi sur la branche d’un grand arbre et se tenait de sa main gauche à une autre plus fine. Avec son pouce en opposition de ses quatre autres doigts, il avait vraiment une attitude humaine. Ses poils gris sur son buste étaient longs et clairs, presque blancs, mais foncés sur ses pattes et sur la houppe de sa tête. Avec son visage noir, on pourrait croire qu’il porte un masque. Sa queue longue basculait sous la branche. Il observait son environnement avec vigilance, peut-être avait-il peur d’un prédateur. Puis, il a soudainement sauté de l’arbre et a disparu devant mes yeux.
Un autre singe était tranquillement assis sur le sol. Le soleil éclairait ses yeux, j’ai remarqué seulement à ce moment là qu’ils étaient aussi brillants que l’ambre.
La taille des genres ne diffère pas beaucoup, les mâles mesurent environ 50 centimètres de longueur, les femelles 40.
Le vervet fait partie de la famille des Cercopithecidae. Il se trouve dans les régions sud et est-africaines, entre l’Ethiopie et l’Afrique du Sud, mais il ne vit pas à l’ouest de la rivière Luangwa, qui croise la Zambie.
Généralement il préfère la savane, mais il réside également dans les forêts littorales et dans les montagnes moins hautes que 4000 mètres. Il s’adapte facilement à la ville. J’ai pu étudier son comportement au Zimbabwe dans la région des chutes Victoria. J’étais en train de monter ma tente dans le camping quand j’ai entendu le bruissement du feuillage. Les singes ont sautillé rapidement de branche en branche au-dessus de ma tête. Le guide touristique de mon groupe a fortement ri et a montré la tente derrière moi dont la fermeture était restée à moitié ouverte. Un vervet regardait avec curiosité par l’ouverture. Il écarta un des pans et passa doucement la tête à l’intérieur, puis le corps. Il ne restait plus que sa queue à l’extérieur lorsque, finalement, il disparu complètement.
Ce petit cercopithèque est une espèce omnivore. Il préfère les fruits, les fleurs, les feuilles et les grains, mais parfois il mange de la viande animale. Il attrape les sauterelles, les termites, et il peut voler les œufs des oiseaux dans les nids.
Les scientifiques qui l’étudient ont remarqué qu’il a plusieurs caractéristiques communes avec les humains. Parfois il est anxieux, jaloux, envieux et même vicieux, cela est vraiment rare dans la faune. Au lieu de voler et manger la nourriture d’un rival, il va plutôt la détruire pour que l’autre ne puisse pas en profiter.
Il a beaucoup d’attributs aimables aussi. Quand un bébé singe est né, quelques jours après sa naissance tous les membres du groupe lui rendent visite, le sentent et le touchent. Presque tout le monde participe au soin, mais une jeune femelle n’étant pas encore adulte, s’engage comme gardienne du bébé. Elle n’est pas forcement proche de la mère, mais souvent c’est une fille plus vieille ou une sœur qui entreprend ce devoir, et la mère la forme également. Une gardienne aide une maman gradé, en espérant pouvoir améliorer sa position au sein du groupe. Ce système est utile pour chacune. Pour la mère, elle peut reprendre rapidement des forces et peut copuler de nouveau plus tôt, et pour la gardienne, elle peut acquérir de l’expérience pour pouvoir élever son propre petit avec plus de chance.
En général, un bébé est mis au monde après 165 jours de gestation, mais il est possible d’avoir des jumeaux aussi. Le nouveau-né pèse 300-400 grammes.
Les vervets vivent en groupe, 10 à 70 singes sont ensemble en même temps. Les femelles se regroupent dans des attroupements différents que les mâles. Elles restent toutes leurs vies dans la famille où elles sont nées. Un jeune mâle quitte sa mère dés qu’il devient mature et se joint à un groupe masculin. Souvent il choisit celui dont l’un de ses proches est déjà membre, ainsi il peut être protégé de l’agression des autres.
Chez les deux genres, les dominants sont au sommet de la hiérarchie. L’état social est déterminé par l’âge et la compétence au combat. Les femelles sont souvent en concurrence pour avoir un fiancé influent.
Ces singes utilisent une communication complexe. Ils reconnaissent aussi les sons qui ne sont pas originaires de leurs propres groupes. Ils savent d’où vient le cri et à qui il est adressé, par conséquent, on peut dire qu’ils s’observent en permanence. Si un prédateur approche, ils utilisent un cri d’alarme différent en fonction de la nature de l’agresseur et de sa position. Les léopards, les aigles, les pitons et les babouins chassent les vervets. Les chercheurs ont remarqué que si l’alarme vient d’un singe incertain qui a déjà fait une erreur avant, les autres réagissent avec moins de célérité.
Au sein du groupe, ce ne sont pas seulement les mères qui peuvent reconnaître leurs petits à leurs cris, mais tous les autres membres les peuvent également. De plus ils savent exactement à qui appartient chaque bébé, et lorsque l’un cri, tout le monde se tourne en direction de sa mère jusqu’à ce qu’elle intervienne.
Les relations familiales des vervets sont fortes. Les liens de parentés développent des connections particulièrement amicales et d’entre-aide, bien que parfois les rivalités l’emportent. Dans le plus jeune âge ils peuvent être jaloux, surtout quand la mère nettoie l’un avant l’autre. La relation parmi les grands-mères et les petits-enfants peut devenir plus intime. Il a été constaté que la mortalité infantile est moindre si la grand-mère participe aux soins aussi. Les connections familiales deviennent des alliances importantes à l’âge adulte.