Ce reptile migrateur est le symbole de bonne fortune et de longue vie à Hawaii.
La tortue verte (Chelonia mydas) fait partie de la famille des Cheloniidae dont elle est la plus grande espèce. Un adulte peut mesurer jusqu’à 150 centimètres de longueur et son poids dépasse rarement les 300 kilogrammes. Son nom ne fait pas référence à la couleur de sa carapace mais à celle de sa graisse.
J’ai rencontré cette espèce à la Réunion. J’ai visité le centre Kélonia, l’observatoire des tortues marines à Saint-Leu où j’ai pu étudié ce reptile extraordinaire qui est malheureusement en danger. Son corps était couvert par une carapace épaisse et marbrée qui brillait de sa couleur rubigineuse. C’était un adulte, car les jeunes portent une carapace brun foncé ou vert olive, mais quand ils voient le jour, ils sont tout noirs. La carapace est couverte par 5 grandes plaques au milieu et 4 petites paires de plaques de chaque côté. Sa tête est si grande qu’elle ne peut pas se recroqueviller.
La tortue verte se trouve dans les eaux tropicales de tous les océans, mais deux de ses plus importantes populations vivent dans l’espace des Caraïbes et de la Grande Barrière de corail. C’est une espèce migratrice, elle est capable de voyager plus milles kilomètres pour atteindre le lieu de ponte. Le mâle retourne souvent sur la côte où il est né. Les scientifiques estiment que cette tortue peut être vue dans 140 pays, mais ne s’accouple que dans 80 d’entre eux.
Les adultes aiment bien se chauffer au soleil mais passent la majorité de leur vie dans les lagunes basses proches des bords de mer où ils peuvent trouver assez de nourriture. Les jeunes mangent surtout des invertébrés et des petits crabes, mais les adultes ne consomment que des herbiers marins et des algues.
La tortue verte vit en solitaire hors mis pendant la période de reproduction qui dure d’octobre à février. C’est toujours la femelle qui initie l’accouplement. Elle se reproduit seulement tous les trois ans, mais chaque année pour le mâle. Après s’être accouplée dans l’eau, la femelle sort de la mer, creuse une cavité d’environ 70 centimètres de profondeur sur la plage assez haut sur le rivage pour éviter que les marées détruisent le nid, et pond 100 à 200 œufs de la taille d’une balle de ping-pong. Puis elle recouvre le trou avec le sable et retourne dans l’eau. Elle répète la ponte à plusieurs endroits au bord de la mer. A peu près 50 à 70 jours plus tard, les œufs éclosent. Le sexe des petits dépend de la température de l’air pendant l’incubation. Si elle est inférieur à 30 degrés, ce sont des mâles qui naissent, sinon ce sont des femelles. La position des œufs influence également le processus. Ceux du milieu, ainsi chauffés par les autres, ont plus de chance de contenir une petite femelle.
Les jeunes naissent pendant la nuit, et se précipitent tout de suite vers la mer. C’est le moment le plus dangereux de leur vie parce que beaucoup de prédateurs les chassent. Les crabes et les mouettes essaient de les attraper, en conséquence un grand nombre de tortues ne parvient jamais jusqu’à la mer. Cependant celles qui réussissent, partent immédiatement et passent 3 à 5 ans dans l’océan avant retourner dans les lagunes basses. La direction des vagues, la position du soleil et la température de l’eau les aident à s’orienter lors de la migration, mais elles captent également les champs magnétiques de la Terre. Elles deviennent matures entre de 10 et 15 ans, et peuvent vivre jusqu’à 80 ans. Une tortue sur cent atteint l’âge adulte.
Bien que ce soit un animal protégé, on le chasse quand même. Des soupes sont cuisinées de sa viande en Chine, des sacs sont cousus de sa peau à Hawaii, ses œufs sont mangés en Indonésie et des décorations sont fabriquées de ses écailles. Parfois elle meure prise aux pièges des pêcheurs. Mais l’expansion du marché immobilier l’a menace également du fait de la réduction de ses lieux de ponte. Son plus grand ennemi est donc l’homme mais les requins les déciment aussi.