Ce primate est un parent très prévenant. Il prend soin non seulement de ses propres petits mais aussi des orphelins.
Le babouin chacma (Papio ursinus) fait partie de la famille des cercopithécidés. C’est l’espèce la plus grande parmi les babouins.
Il se trouve presque partout dans les régions du sud de l’Afrique, jusqu’à 2100 mètres d’altitude, mais ne s’aventure pas plus au nord de la vallée du Zambèze et du littoral angolais. Il aime aussi bien la savane que la forêt, la basse montagne et les paysages arides. J’ai eu la chance d’observer cette espèce dans différents endroits en Afrique. J’ai vu une mère faisant le toilettage de son petit à même le sol au Botswana, des individus se cramponnant sur les branches d’arbre dans le Parc national Kruger, et un autre m’a presque détroussé au cap de Bonne-Espérance.
Le corps de ce singe mesure de 0,5 à 1 mètre de hauteur, et son poids est compris entre 15 et 31 kilogrammes environ. Le mâle est à peu près 2 fois plus grand que la femelle. Son dos est couvert par une fourrure gris brun, sa tête et son ventre sont plus clairs, et ses membres sont brun foncé. Sa gueule semble plus longue à cause de son grand nez plongeant vers l’avant et dont l’extrémité est nu. Sous ses denses sourcils, brillent, tel l’ambre, ses yeux au soleil. A la différence des autres espèces de babouin, il n’a pas de crinière, mais quelques poils plus longs se dressent sur sa nuque.
Le chacma est omnivore. Il se nourrit principalement des boutons et pousses de plante, de racines, mais mange aussi des invertébrés. Il attaque même les petits vertébrés et attrape facilement les jeunes antilopes. Il pénètre dans les jardins, où il y fouille les potagers, et de plus, il s’en prend aussi aux animaux domestiques. Il fait beaucoup de misères à l’homme, ainsi il est considéré comme nuisible et est chassé.
Les mâles et les femelles se réunissent en troupeau comptant 20 à 50 individus, mais il arrive également qu’on puisse voir des harems dirigés par un mâle dominant. Il protège ses femmes agressivement contre les importuns. Les combats violents se déroulent aussi au sein des groupes mixtes. Les mâles montrent leurs crocs pointus et grognent en exposant leur force pour effrayer leurs rivaux, mais les femelles peuvent également s’attaquer entre-elles. L’agressivité est présente dans le troupeau aussi. Les mâles concourent pour le droit à la reproduction. Les jeunes, dés qu’ils atteignent la maturité à l’âge de 5 ans, se joignent à un nouveau groupe au sein duquel il leur faut acquérir leur nouvelle place dans la hiérarchie. Les jeunes femelles restent au contraire avec leur mère, et développent une forte relation parentale et amicale avec les autres membres du troupeau.
Ce primate a une période menstruel comme celle de l’homme qui dure de 31 à 35 jours. Avant l’ovulation, la peau au dessus du périnée de la femelle gonfle, indiquant clairement au mâle que sa partenaire est prête pour la conception. L’accouplement est toujours initiée par la femelle qui propose son derrière au mâle. Ils peuvent copuler n’importe quand, mais le plus souvent, cela se déroule pendant l’ovulation, et la femelle se donne à plusieurs partenaires à ce moment-là.
La gestation dure de 175 à 180 jours, et à la fin, un seul petit est mis au monde. Il naît avec une fourrure noire, et ses poils deviennent plus clairs seulement plus tard. Le petit singe s’accroche tout le temps à sa mère qui l’allaite, le soigne et joue avec lui. Quelquefois des jeunes femelles aident les futures mamans qui n’ont pas mis encore bas et qui ont un lien parental proche avec elles. De plus, les mâles participent aussi aux soins, et élèvent même les orphelins. Faire le toilettage joue un rôle important dans le renforcement de la relation entre les babouins. L’éducation des jeunes fatigue assez la femelle, ainsi elle n’aura pas de nouvel enfant avant 2 ans.
Le babouin chacma utilise des techniques de communication développées. Il émet différents sons, mais parfois il signale son intention seulement avec un geste ou tactilement. Il claque des lèvres quand il veut se calmer. Fixer autrui et montrer les crocs est le signe de la menace, et rugir est celui de l’agression. A ce moment-là, l’individu faible regarde à côté pour réduire la tension, et même parfois, montre sa croupe pour admettre sa soumission. Si un prédateur rôde autour, il émet un son similaire à celui du chien.
Il peut vivre pendant 45 ans en captivité, mais son âge moyen est plus court dans la nature, seulement 27 à 28 ans.