Cette fleur tropicale était déjà cultivée par les indigènes américains sur les massifs des Andes.
Le canna (Canna indica) fait partie de l’ordre des Zingiberales et de la famille des Cannacées. Il est aussi appelé Conflore à la Réunion. Il est originaire des régions tropicales d’Amérique : on le trouve dans les états du sud-est des USA, au Mexique et dans les Caraïbes. L’Homme l’a également introduit en Europe, dans les pays africains au sud du Sahara, en Asie du Sud-Est et en Océanie. J’étais en train de faire une randonnée à Salazie, dans un des cirques de la Réunion, lorsque j’ai aperçu cette magnifique plante qui se distinguait du paysage tellement vert avec son inflorescence rouge, comme si des langues de flammes se dressaient de ce tapis verdoyant.
Le canna pousse jusqu’à une hauteur entre 0,5 et 2,5 mètres. Il a de longues et larges feuilles. Ses fleurs rouges sont hermaphrodites, car la plante se reproduit par autogamie, c’est à dire par autofécondation, et porte des fruits en forme de capsule. Ils contiennent beaucoup de petites graines noires qui rassemblent aux plombs des cartouches de fusil. Ces dernières sont relativement lourdes, et assez dures pour transpercer le bois par projection. Selon les sources de BBC, les militaires l’ont utilisés au 19ème siècle pendant la rébellion indienne pour palier au manque de munitions. Le canna est aussi surnommé balle de fusil en se référant à cette histoire. Certains peuple préparent des bijoux de ces graines, d’autres les utilisent pour faire les instruments de musique. Tandis que l’on les met dans le kayamb, l’instrument à percussions idiophone réunionnais, au Zimbabwe, on charge l’hosho avec elles, le hochet fabriqué d’une courge.
Aujourd’hui, le canna est principalement cultivé comme plante ornementale, cependant, autrefois, il était une importante source de nourriture pour les aborigènes. Les rhizomes de la plante, mesurant 60 centimètres de longueur, sont comestibles. On peut les consommer même crus, mais ils sont plus tendres une fois cuis, et par extraction du fécule, on peut fabriquer des pâtisseries très délicates. Les conquérants espagnoles ont remarqué le canna au 16ème siècle au Pérou, où les indigènes le cultivait avec la patate douce, le manioc et l’arracacha, le pomme de terre-céleri d’origine andine. Il a toujours été une nourriture essentielle dans les années 1960 dans la province de Paruro du département de Cuzco, et a était surtout mangé pendant la fête du Saint-Sacrement, célébrée le jeudi en mai ou en juin qui suit la Sainte Trinité. Des explorations archéologiques ont démontré que quelques millénaires plus tôt, la culture Las Vegas, qui existait sur le territoire de l’Equateur d’aujourd’hui, et la culture Sechin originaire de région littorale du Pérou, utilisaient également cette plante.